Edito du Président
Prise de conscience le 4 juin 2025
Le 4 juin 2025
Objet : Transmission de réflexion sur les valeurs républicaines, le monde combattant et la jeunesse
En ma qualité de Président départemental de l’UDAC47, de l’UFAC-VG47, Vice-Présidents des commissions entraide et solidarité et la mémoire de l’ONAC47, je me permets de vous adresser cette réflexion, née d’un profond attachement aux valeurs de la République, à la mémoire combattante et à l’avenir de notre jeunesse. À travers cette réflexion, je souhaite exprimer une inquiétude partagée par nombre de citoyens engagés : celle d’un affaiblissement du lien entre générations, d’un oubli progressif de l’exemplarité des anciens, et de la perte de repères civiques chez certains jeunes. Ce constat, je l’exprime non comme un homme politique, mais comme un acteur de terrain, témoin des fractures qui traversent notre société.
Je n’ai pas la prétention de donner des leçons, encore moins de m’ériger en donneur d’ordres. Mais en tant que représentant local du monde combattant, je considère qu’il est de mon devoir moral de faire entendre cette voix – une voix de mémoire, d’engagement, de transmission.Je vous remercie par avance de l’attention que vous porterez à cette réflexion, et me tiens à votre disposition si vous jugez utile d’approfondir ces réflexions à l’échelle de notre territoire.
Héritages oubliés, dangers présents !
Il fut un temps où l’on savait ce que signifiaient les mots « courage », « devoir » et « sacrifice ». Un temps où des hommes et des femmes, jeunes pour la plupart, ont tout quitté pour défendre une idée : celle d’une France libre, digne, debout face à la barbarie. Ce temps-là, c’est celui du monde combattant, que nous honorons mais que, trop souvent, notre société oublie. Aujourd’hui, alors que les bruits de bottes résonnent à nouveau aux portes de l’Europe, que le monde vacille entre crises et menaces, l’héritage de ces combattants n’a jamais été aussi nécessaire. La géopolitique mondiale est à nouveau marquée par la brutalité, les rapports de force, la montée des régimes autoritaires. L’ordre international sur lequel reposait notre sécurité se fissure. Et pourtant, que voyons-nous en France ? Des scènes de violence urbaine, des pillages, des attaques contre les forces de l’ordre, des écoles incendiées, des symboles profanés… Une jeunesse, ou du moins une frange d’entre elle, semble avoir rompu tout lien avec la nation, comme si rien ne méritait plus d’être respecté.
Autrefois, cette jeunesse passait par une étape décisive : le service militaire. Il ne s’agissait pas seulement d’apprendre à manier les armes, mais d’apprendre à vivre ensemble, à obéir à une hiérarchie, à respecter une discipline. Pour beaucoup, c’était une véritable école de la vie. On y obtenait le permis de conduire, on y découvrait la mécanique, les transmissions, la logistique, la vie en collectivité. Certains y ont appris un métier, d'autres y ont trouvé une vocation. C’était aussi un moment de brassage social et culturel, où se côtoyaient toutes les origines, tous les milieux. Une République en action. L’avoir supprimé fut une erreur. Car en renonçant à cette institution, nous avons aussi renoncé à une forme de transmission, à une capacité à structurer, à élever. Laisser une génération sans repère, sans cadre, sans obligation de servir, c’est aussi courir le risque qu’elle ne sache plus ce qu’elle doit à la société, ni ce qu’elle peut lui apporter.
Le contraste est aujourd’hui saisissant. D’un côté, ceux qui ont tout risqué pour que le drapeau tricolore continue de flotter ; de l’autre, ceux qui le brûlent, sans crainte, sans conséquences. Entre ces deux images, il y a un gouffre que nous avons laissé se creuser : celui de l’oubli. Oubli de l’histoire, oubli des valeurs, oubli de l’effort partagé. Ce n’est pas une fatalité, mais cela exige du courage politique et moral. Il faut à nouveau transmettre et non pas imposer un récit figé, mais éveiller une conscience. Il faut aussi rappeler que la liberté n’existe que par la responsabilité, et que l’impunité, dans une République, n’est pas un droit. Punir lorsque c’est nécessaire, mais surtout prévenir par l’éducation, l’exemplarité, l’exigence. Le monde combattant n’est pas seulement une mémoire, ll est une boussole. Il rappelle qu’on peut être jeune et engagé, jeune et patriote, jeune et porteur d’avenir. À condition qu’on lui tende la main, qu’on lui donne des repères, et qu’on ose dire ce qui est juste. Face aux tempêtes qui menacent et aux fractures qui grandissent, il est temps de réconcilier les générations. Il est temps que la République reprenne la parole, non pas dans le tumulte, mais dans la clarté. Car ce qui a été transmis par les combattants – et par le service – ne doit pas mourir dans l’indifférence. Il doit, au contraire, nourrir la résistance d’aujourd’hui : celle contre la haine, le cynisme et le renoncement.À cet égard, le message de René Cassin résonne encore puissamment. Lui, le juriste et combattant de la Grande Guerre, blessé au front, artisan de la Déclaration universelle des droits de l’homme, n’a jamais cessé de croire en la force du droit, de la justice, et surtout de la mémoire. Il disait : «La paix ne se décrète pas, elle s’éduque »
Toute sa vie, il a œuvré pour transmettre aux jeunes générations le sens de l’engagement, de la responsabilité, et de la dignité humaine.
Nous serions bien inspirés de suivre son exemple. Car ce n’est qu’en retrouvant le fil de cette mémoire exigeante, que nous pourrons reconstruire un avenir plus solide, plus fraternel, plus français.
Gabriel Pichon
Le monde combattant, la citoyenneté
Le Monde Combattant, la Citoyenneté et les Valeurs du Citoyen
Chers Amis,
En ces temps marqués par de profondes mutations sociales et géopolitiques, où la mémoire tend parfois à s'effacer sous le poids des préoccupations contemporaines, il me paraît essentiel de rappeler l'importance du monde combattant et des valeurs citoyennes qui nous définissent en tant que nation. Il ne s'agit pas simplement d'un hommage formel ou d'un rappel historique, mais bien d'une réflexion sur ce qui fait l'essence même de notre engagement collectif. Le monde combattant, souvent perçu comme un vestige du passé, est en réalité un pilier fondamental de notre identité collective. Il rassemble celles et ceux qui, au fil des siècles, ont défendu nos libertés au prix de sacrifices immenses : les anciens combattants des grandes guerres, les soldats engagés dans les conflits contemporains, les réservistes et tous ceux qui, de près ou de loin, ont porté les valeurs de la France sur les champs de bataille. Leur engagement n’est pas qu’une page d’histoire figée dans les livres ; il est une source d’inspiration et un modèle de courage qui transcende les générations.
Les combattants ne se sont pas contentés de brandir les armes : ils ont incarné des principes qui doivent guider chacune de nos actions aujourd’hui encore. Leur abnégation nous enseigne que la liberté n’est jamais acquise sans effort, que la paix se construit au prix de la vigilance, et que l’unité nationale ne saurait être une simple devise, mais un engagement quotidien. Mais qu’est-ce qu’un citoyen si ce n’est l’héritier de ces valeurs ? La citoyenneté ne se résume pas à un statut administratif ou à un droit de vote exercé tous les cinq ans. Être citoyen, c’est un engagement de tous les instants, un devoir de participation active à la société. C’est la capacité d’exercer sa liberté, non pas dans un individualisme aveugle, mais avec la responsabilité qui l’accompagne. C’est aussi la quête d’égalité, non pas une égalité théorique inscrite dans la loi, mais une égalité réelle, dans laquelle chacun trouve sa place et sa dignité. Enfin, c’est la fraternité, cette force invisible qui nous relie et qui prend toute sa dimension lorsqu’elle se traduit en actes concrets de solidarité.
Un bon citoyen, me direz-vous, qu’est-ce donc ? C’est avant tout une personne qui respecte les lois, qui fait preuve de civisme et d’implication dans la vie publique. C’est aussi un individu conscient que la mémoire est une responsabilité collective : se souvenir, c’est refuser que l’histoire sombre dans l’oubli, c’est honorer ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions jouir des libertés dont nous disposons aujourd’hui. Nous avons tous un rôle à jouer dans la transmission de ces valeurs. La mémoire n’est pas un poids du passé, mais un phare qui éclaire notre avenir. L’engagement citoyen ne se limite pas aux institutions ; il se manifeste dans notre quotidien, dans notre manière d’agir les uns envers les autres, dans notre volonté de bâtir une société plus juste et plus solidaire. Alors, prenons exemple sur ces combattants d’hier et d’aujourd’hui. Défendons avec la même ferveur nos idéaux démocratiques, soyons des citoyens actifs et responsables. Car c’est ensemble, unis par ces valeurs intemporelles, que nous ferons perdurer l’héritage de ceux qui ont tant donné pour nous.
Avec conviction et engagement,
Je vous remercie
Gabriel Pichon
Lettre ouverte
Lettre ouverte sur l’entraide, la solidarité et l’avenir du monde combattant
La République s’est construite sur des valeurs fortes : Liberté, Égalité, Fraternité. Mais que reste-t-il aujourd’hui de cette fraternité, de cette solidarité qui devait être le ciment de notre société ? Trop souvent, elle se réduit à des discours creux, des promesses envolées, des engagements vite oubliés. Dans un monde associatif en crise, où le bénévolat s’essouffle et où les idéaux se diluent, nous assistons à une dérive préoccupante. Les grandes causes s’affadissent, la volonté de s’engager s’effrite, et ceux qui veulent encore faire bouger les choses se heurtent à une bureaucratie sclérosée et à des dirigeants sans vision. Mais surtout, une logique perverse s’installe : diviser pour mieux régner. Ce principe ne sert que ceux qui veulent affaiblir notre engagement. Il est temps d’y mettre fin ! Toutes les associations combattantes, quelles que soient leurs sensibilités, doivent se rassembler. Car l’avenir du monde combattant se joue aujourd’hui. Rester passifs, ne rien dire, ne rien faire, c’est aller à notre perte.
Pendant ce temps, nos instances politiques nous parlent de guerre. Eux qui ne l’ont jamais connue, qui n’ont jamais senti la peur viscérale, qui ignorent tout du stress post-traumatique et des cicatrices invisibles laissées par les combats. Ils prononcent de grands discours, distribuent des leçons de morale, mais savent-ils seulement ce que signifie vivre avec le poids de la guerre ? Ces mêmes dirigeants qui prônent la liberté d’expression se permettent de réduire au silence des médias, condamnant ainsi au chômage des centaines de personnes, ignorant les conséquences de leurs décisions. Pauvre France, qu’es-tu devenue ? Un pays où la parole se restreint, où l’unité se fragilise, où l’on divise pour mieux régner. Et pourtant, tout n’est pas perdu. Nous avons encore une responsabilité, un devoir. Notre engagement ne disparaîtra pas avec nous. Une jeunesse existe, elle est là, prête à marcher à nos côtés. Certes, pas tous, mais un nombre suffisant de jeunes sont motivés, volontaires et prêts à prendre le flambeau pour assurer le devoir de mémoire. Il nous revient de les guider, de leur transmettre cet héritage précieux pour que jamais ne s’effacent les sacrifices du passé.
Ce combat est le nôtre. Il est temps de se lever ensemble, avec force et détermination, pour défendre ce en quoi nous croyons. L’entraide et la solidarité ne doivent pas être des mots oubliés, mais des actes concrets. Ensemble, nous sommes plus forts. Seuls, nous sommes condamnés à disparaître. Il est encore temps de redonner du sens à nos engagements, de raviver l'esprit d'entraide et de solidarité qui ont fait la grandeur de notre nation. Le monde combattant ne peut pas sombrer dans l'oubli, il ne doit pas être divisé par des intérêts individuels ou des ambitions politiques.
Notre unité est notre force, notre mémoire est notre devoir, et notre avenir dépend de notre capacité à transmettre ces valeurs.
Laissons aux générations futures un héritage digne, fait de courage, d’honneur et de fraternité. Ne restons pas spectateurs d’un monde qui s’effondre, soyons les bâtisseurs de celui qui vient.
N‘oublions pas des paroles Winston Churchill
"Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre."
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